Amel Ikil, coordinatrice de programme Greenpeace France et Mamadou Karim Sissoko, responsable d'équipe : « Il n'y a que les adhérents qui peuvent donner un moyen...

Amel Ikil, coordinatrice de programme Greenpeace France et Mamadou Karim Sissoko, responsable d'équipe : « Il n'y a que les adhérents qui peuvent donner un moyen d'action à Greenpeace »

Propos recueillis par Melinda Boulai
(Wilfrid Téreau/France-Antilles)
(Wilfrid Téreau/France-Antilles)

La célèbre organisation écologiste Greenpeace est chez nous pour faire connaître ses actions et recruter des adhérents. Amel Ikil, coordinatrice de programme Greenpeace France et Mamadou Karim Sissoko, responsable d'équipe nous en disent plus.

Qu'est ce qui motive la venue de Greenpeace en Martinique ?
On est venu faire une campagne de sensibilisation et d'adhésion à l'association sur quatre semaines. Il n'est pas encore question d'ouvrir une antenne locale ici. Nous ne sommes pas prêts car cela nécessite beaucoup de travail. Pour vous dire, à la Réunion on vient d'en ouvrir une, mais cela a pris beaucoup de temps. Nous avions mené notre première campagne d'adhésion là-bas en 2006.
Vous espérez recueillir les adhésions des écolos ?
On veut surtout toucher tous les Martiniquais, les écolos sont déjà sensibilisés. L'idée est de rencontrer le plus grand nombre de personnes sur Fort-de-France et les autres communes et leur dire qu'il est important de se mobiliser car l'environnement ne passe pas au second plan. C'est la priorité de demain.
Comment se sont passées les campagnes de sensibilisation dans les rues ?
Très bien. Nous avons de bons retours. On a été bien accueilli par la population. Cela nous a permis de faire beaucoup d'adhésions, presque 300 sur les quatre semaines de campagne de sensibilisation. Par contre, les gens ne connaissent pas vraiment Greenpeace dans ses campagnes, dans ses origines et la façon dont on travaille. Il nous fallait donc présenter l'association, les combats que l'on mène depuis 40 ans.
Quelles sont les grandes campagnes menées actuellement par Greenpeace ?
Les campagnes ont évolué de 1972 à maintenant. Nous nous adaptons à l'évolution du monde. Nous avons cinq priorités : travailler pour la protection des océans car c'est un enjeu mondial. Les océans sont des capteurs de CO2-dioxyde de carbone-il y a donc un enjeu climatique. La campagne énergie climat : Greenpeace demande de sortir des énergies fossiles pour se diriger vers les énergies propres qui vont créer des emplois et qui sont plus sûres.
La campagne nucléaire, c'est la plus emblématique de Greenpeace. La France est le pays le plus nucléarisé au monde, c'est aussi un vrai gouffre financier. Avec la moitié de cet argent, nous pourrions faire des miracles dans le domaine des énergies propres et dans le domaine de la sobriété et l'efficacité énergétique.
La protection des forêts anciennes : Nous n'en avons que cinq situées en Amazonie, dans le bassin du Congo, en Asie du sud-est, au Canada et en Russie.
Il y a un enjeu climatique et de biodiversité. Aujourd'hui, la déforestation est le troisième secteur émetteur de CO2. En termes de biodiversité, il y a dans les forêts anciennes des espèces emblématiques que l'on n'a même pas encore découvertes. Il y a aussi des populations qui ne vivent que de ces forêts là. Il y a énormément d'enjeux.
Et enfin, la campagne pour l'agriculture durable et écologique avec l'exclusion des OGM dans la nature et dans l'alimentation.
Ici, la population et associations écologistes sont très préoccupées par le problème du chlordécone...
Nous savons que cela a été un vrai désastre écologique. Pour le moment, localement, nous n'avons pas encore développé d'expertise là-dessus. Au bureau, Il y a un chargé de mission qui travaille dans le cadre d'une campagne « Toxiques » où justement nous allons lutter contre tous ces produits chimiques que l'on nous balance dans la nature que ce soit au niveau de l'épandage ou dans l'agriculture. Il y a une convention à laquelle nous sommes à la base qui veut que des dispositions soient prises pour interdire certains produits toxiques qui circulent en Europe. Pour exemple, il y a 300 additifs chimiques qui ne répondent pas aux normes de l'alimentation qui circulent. Il faut aussi rappeler que nos campagnes sont globales, car à vouloir tout faire, on ne fait rien.
Un choix stratégique pour toucher le plus grand nombre de personnes...
Des gens nous alertent tous les jours sur des problèmes écologiques. Mais, on a fait le choix de travailler sur des campagnes globales qui concernent tout le monde. L'objectif de Greenpeace est de se développer et de mobiliser les citoyens partout pour continuer à mettre la pression sur ce qui porte atteinte à l'environnement et aussi d'apporter des solutions.
L'important dans cette association, c'est le contre pouvoir et les moyens d'actions que l'on nous donne. Et il n'y a que les adhérents qui peuvent donner un moyen d'action à Greenpeace!
- Contact : Amel Ikil Coordinatrice de programme Greenpeace France Tél : 0696.86.94.37.

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