À Saint-Barthélemy, on peut à nouveau se baigner

À Saint-Barthélemy, on peut à nouveau se baigner

Marc ARMOR
Les plages de Saint-Barthélemy sont à nouveau accessibles, juste pour s'y baigner, dans le cadre de l'activité sportive autorisée une heure par jour.
Les plages de Saint-Barthélemy sont à nouveau accessibles, juste pour s'y baigner, dans le cadre de l'activité sportive autorisée une heure par jour. • PHOTO D'ARCHIVES C.BA.

Depuis le 16 avril, l'interdiction de se baigner a été levée à Saint-Barthélemy. La baignade reste néanmoins encadrée.

Très épargnée par l'épidémie, Saint-Barthélemy continue de jouer sa partition en solitaire. La Collectivité a en effet décidé d'autoriser à nouveau la baignade, alors qu'elle reste interdite dans l'archipel guadeloupéen.
Le bain reste encadré. Il s'effectue dans le cadre de l'activité physique — c'est cette case qu'il faut cocher sur l'attestation dérogatoire — et ne doit se prendre que seul, ou avec des personnes résidant dans le même foyer. Sa durée ne doit pas excéder une heure et pas question ensuite de prendre un bain de soleil : « Pas d'installation durable sur la plage, indique la Collectivité. On se baigne et on se sèche. » La distanciation sociale, enfin, doit évidemment être respectée.
La COM de Saint-Barthélemy ne prend pas un risque démesuré. Elle comptabilise, depuis le début de la pandémie, 6 cas sur son territoire (lire ci-dessous), dont 4 sont déclarés guéris. Et les arrivées depuis l'extérieur s'effectuent au compte-gouttes, sous surveillance.
Un dépistage massif
Avec cette initiative, la Collectivité poursuit dans sa démarche de gestion autonome de l'épidémie. Saint-Barthélemy, on le rappelle, a débloqué 2 millions d'euros pour réaliser un dépistage massif de l'ensemble de la population et, selon ses résultats, enclencher un déconfinement rapide. La première des machines à tester, d'un coût unitaire de 110 000 euros, doit arriver cette semaine.
Quoi qu'il en soit, Saint-Barthélemy ne sera pas le premier territoire français à entrer en déconfinement. La Nouvelle Calédonie, qui ne compte que 18 cas depuis le début de l'épidémie, a entamé ce lundi matin un déconfinement progressif. Saint-Pierre et Miquelon (un seul cas importé), dont les Grands Élus ont demandé « un déconfinement anticipé mais contrôlé », pourrait suivre rapidement. D'autant qu'Édouard Philippe a déclaré ce dimanche que « dans les Outre-mer, l'évolution de l'épidémie semble sous contrôle ».

 
« La collectivité risque d'interdire à nouveau la baignade »
Marie-Françoise, habitante de Saint-Barthélemy
« Je crains que la collectivité ne doive interdire à nouveau la baignade. Le week-end, ça a été une ruée vers les plages. Tout le monde y est allé, sans respect des consignes. Les gens se baignaient ensemble, les jeunes pique-niquaient, tout près les uns des autres. Il y a vraiment eu beaucoup d'abus. Quand j'ai vu ça, j'ai renoncé. Remarquez que pendant l'interdiction, il y avait encore des gens qui se baignaient régulièrement. Mais ils étaient prudents. Et quand ils se faisaient prendre, ils étaient verbalisés ».
  
6 cas, ça n'est pas rien…
Les chiffres, il faut parfois les décortiquer, les regarder à la loupe, pour qu'ils prennent tout leur sens. Tenez, ce 6 par exemple, nombre des cas de Covid-19 à Saint-Barthélemy.
L'île totalise quelque 9 800 habitants. Disons 10 000. Donc, l'île compte 6 cas de Covid cumulés pour 10 000 habitants.
La Guadeloupe totalise 381 000 habitants et compte 148 cas de coronavirus. Soit 39 cas pour 100 000 habitants, soit… 3,9 cas pour 10 000 habitants. Proportionnellement, c'est 35 % de moins qu'à Saint-Barthélemy…
 

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