PASTEUR REIVAX / PASTEUR BANICLES
Les événements qu'a traversés la Martinique
ces derniers temps sont éminemment révélateurs de la pesanteur d'un
passé que les habitants de notre île ne parviennent pas à
exorciser. Les mêmes confrontations entre les communautés mènent
régulièrement à des accès de destruction d'où l'être humain sort
meurtri et déstabilisé : 1952, décembre 1959 ; février 1974. Les
positions adverses semblent irréconciliables étant arc-boutées sur
des crimes de sang perpétrés soit par les colonisateurs déporteurs
et leurs descendants soit par des déportés et leurs descendants
dans un mouvement de libération.
La violence appelle la violence, le sang
appelle le sang. Des haines profondes ont ressurgi dans les
comportements et ont trouvé leur expression dans les médias.
Or aucun développement économique et social
durable ne pourra en effet se faire dans une telle situation de
violence perpétuelle sous-jacente.
Comment sortir de ce cercle infernal qui se
rappelle à nous Comment sortir de ce schème qui nous emprisonne et
nous empoisonne les uns les autres ? Notre imaginaire sécrète des
fantasmes qui obscurcissent notre vision de l'autre. Sans doute, il
serait temps que les uns et les autres acceptent de se voir, de se
découvrir, se connaître, s'accepter. Ces « grandes habitations »
lointaines cachent des mystères d'un autre temps et en génèrent
encore de nouveau....
La rédaction vous conseille
- Tribune : "l'évolution statutaire a besoin d'un bloc homogène, pas d'un cavalier solitaire"
- Octroi de mer : réforme impossible, objectifs non-compatibles
- Affaire de la terre de Félix-Grat : lettre ouverte de Hermès Ezana (2/2)
- Territoires occupés : contre canons et baillons
- Chlordécone : se battre aussi sur le front juridique