Écotourisme : la Martinique se cherche un avenir

Écotourisme : la Martinique se cherche un avenir

Cédric Roger-Vasselin
Dans la baie de Génipa, les balades en kayak sont très prisées par les touristes. Une activité dans laquelle une partie de la population est impliquée
Dans la baie de Génipa, les balades en kayak sont très prisées par les touristes. Une activité dans laquelle une partie de la population est impliquée

Alors que la Martinique accueille plus de 600 000 touristes par an, l'écotourisme n'occupe pas la place qu'il pourrait. Les acteurs de ce secteur travaillent chacun dans leur coin et leur constat est identique : tant qu'il n'y aura pas une volonté politique forte, ce tourisme ne restera accessible qu'aux initiés.

Bretagne, Vietnam, Shanghaï, Vietnam, Thaïlande, île de La Réunion... mais pas la Martinique. Les guides Tao, sorte de guides du Routard © de l'écotourisme, publiés par la maison d'édition Viatao, couvrent de plus en plus de destinations mais n'ont pas encore d'édition martiniquaise.
Et pourtant, ce n'est pas faute d'avoir essayé. Pascaline Deshayes, responsable du développement de Viatao, dresse d'abord un état des lieux : « Nous avons travaillé tout l'été 2011 sur ce projet. L'écotourisme existe en Martinique. Néanmoins, le bât blesse au niveau de la visibilité et de la promotion. »
C'est alors que la partie s'est corsée. Un projet comme celui-là coûte environ 10.000 euros. Cette jeune maison d'édition cherche 5000 euros de fonds auprès des institutions locales, pour ensuite se rapprocher de partenaires privés (publicité...).
« Après de longs coups de téléphone avec le Comité martiniquais du tourisme (CMT), en septembre dernier, nous n'avons pas obtenu de financement, en tout cas pour cette année, poursuit Pascaline Deshayes. Nous avons donc mis fin au projet, j'espère pour l'instant. »
« UNE IMAGE NÉGATIVE ICI »
Cela n'étonne pas l'auteur d'une étude récente sur l'écotourisme en Martinique : « Ce tourisme a une image négative ici ; l'image du jeune au sac à dos, au pouvoir d'achat faible et donc aux retombées économiques minimes. Et puis la Martinique est une destination généraliste, au tourisme essentiellement balnéaire, dans le Sud. Le poids des hôtels dans l'économie touristique s'avère prépondérant. Tout changement d'orientation est donc très difficile à mettre en oeuvre. » Les atouts ne manquent pourtant...

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