Pourquoi y a-t-il, dans notre quotidien de
Créoles autant d'onomatopées ?
R. Confiant : il n'y a pas davantage
d'onomatopées en créole que dans les autres langues. Simplement, à
cause du caractère encore majoritairement oral du créole, nous les
utilisons davantage. C'est l'école, et donc l'enseignement de la
langue écrite qui, modifiant notre comportement langagier, nous
pousse à utiliser moins d'onomatopées.
H. Poullet : Il n'y a pas plus
d'onomatopées dans le quotidien créole que dans toute autre langue.
Par exemple, dans ce petit recueil, à chaque onomatopée créole, il
existe une onomatopée française correspondante, ce qui signifie que
les deux sous-ensembles sont équivalents. Peut-être que les adultes
créoles continuent davantage que les adultes français à utiliser
les onomatopées de leur enfance, mais c est une affaire de
vocabulaire, souvent une onomatopée nous semble mieux décrire une
envie, un désir, un plaisir, une peur, une colère, etc. que le mot
lui-même ; par exemple cette phrase qui est devenue un titre : « Lè
ou gadé ou tann blo! » (littéralement « Le temps d'un clin d'oeil
on entendit « badaboum » ! » )
Sont-elles plus fréquentes en Martinique ou
en Guadeloupe ?
R. Confiant : Je ne les ai pas
comptabilisées, mais de toute façon, les onomatopées...