Hector Poullet - Raphaël Confiant : « Nous n'avons pas encore eu le temps d'homogénéiser nos cris de joie et d'horreur ! »
INTERVIEW CROISÉE

Hector Poullet - Raphaël Confiant : « Nous n'avons pas encore eu le temps d'homogénéiser nos cris de joie et d'horreur ! »

Propos recueillis par André-Jean VIDAL

Raphaël Confiant et Hector Poullet viennent de publier, chez Caraïbéditions de Florent Charbonnier, deux petits ouvrages de référence sur les onomatopées Blogodo!, de Raphaël Confiant, Tonmblokoto!, d'hector Poullet. Interview croisée de deux auteurs.

Pourquoi y a-t-il, dans notre quotidien de Créoles autant d'onomatopées ?
R. Confiant : il n'y a pas davantage d'onomatopées en créole que dans les autres langues. Simplement, à cause du caractère encore majoritairement oral du créole, nous les utilisons davantage. C'est l'école, et donc l'enseignement de la langue écrite qui, modifiant notre comportement langagier, nous pousse à utiliser moins d'onomatopées.
H. Poullet : Il n'y a pas plus d'onomatopées dans le quotidien créole que dans toute autre langue. Par exemple, dans ce petit recueil, à chaque onomatopée créole, il existe une onomatopée française correspondante, ce qui signifie que les deux sous-ensembles sont équivalents. Peut-être que les adultes créoles continuent davantage que les adultes français à utiliser les onomatopées de leur enfance, mais c est une affaire de vocabulaire, souvent une onomatopée nous semble mieux décrire une envie, un désir, un plaisir, une peur, une colère, etc. que le mot lui-même ; par exemple cette phrase qui est devenue un titre : « Lè ou gadé ou tann blo! » (littéralement « Le temps d'un clin d'oeil on entendit « badaboum » ! » )
Sont-elles plus fréquentes en Martinique ou en Guadeloupe ?
R. Confiant : Je ne les ai pas comptabilisées, mais de toute façon, les onomatopées...

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