INCENDIE MORTEL DE CASE-PILOTE Sur la piste d'un drame familial

INCENDIE MORTEL DE CASE-PILOTE Sur la piste d'un drame familial

L. M-M. avec J-M. E.

L'ancien compagnon de Marie-Angèle Donval restait introuvable hier, après l'incendie d'origine criminelle qui a ravagé la maison familiale à Case-Pilote. Décédée, la mère de 49 ans laisse derrière elle deux filles, grièvement brûlées.

Marie-Angèle Donval, 49 ans, a trouvé la mort dans les flammes de sa maison.

C'est un habitant du quartier Batterie qui a donné l'alerte, dans la nuit de lundi, à Case-Pilote. Aux alentours de 3 h 30, les pompiers de la commune, renforcés par les équipes de Fort-de-France et de Schoelcher, interviennent rue Victor M'Quiby. La maison de la famille Donval est en feu. "Toutes les victimes étaient à l'extérieur quand nous sommes arrivés", indiquent les secours.
L'incendie sera circonscrit en moins d'une heure, mais le pire n'a pas pu être évité : Marie-Angèle Donval, 49 ans, a trouvé la mort dans les flammes. Selon le témoignage de proches, elle aurait été retrouvée, recroquevillée près de l'escalier proche de l'entrée de la maison. Ses deux filles, âgées de 10 et 18 ans, ont pu s'échapper de la maison. Grièvement brûlées au 3e degré, sur 60 % du corps, elles ont aussitôt été admises au CHU de La Meynard. Leur transfert vers un service de grands brûlés parisien a été décidé par l'équipe médicale. Hier soir la plus jeune des filles a été évacuée en avion sanitaire. Sa soeur devrait aussi s'envoler aujourd'hui vers l'Hexagone.
Coups de couteau ?
Un membre de la famille de la victime a pu parler avec les deux enfants de Marie-Angèle, juste avant leur hospitalisation. "Elles m'ont dit qu'on avait fracturé la baie vitrée, alors qu'elles dormaient. Et puis elles ont senti une odeur d'essence. Elles ont tout juste eu le temps de sortir." L'enquête déterminera qui a commis ce crime, mais selon ce proche, l'une des filles aurait reconnu son père.
Une version confirmée par une voisine, qui a recueilli chez elle les deux rescapées en attendant l'arrivée des secours. Témoin indirect de cet événement dramatique, elle raconte : "Vers trois heures du matin, j'ai entendu le bruit d'une voiture, puis d'une vitre cassée. Il y a eu un cri. Puis un deuxième bruit de verre brisé. Et puis un deuxième cri."
Son mari sort alors pour voir ce qui se passe. Il aurait tout juste eu le temps de distinguer un homme qui se dirigeait précipitamment vers une voiture. Dans la pénombre, il pense aussi apercevoir un couteau. Des traces de sang ont d'ailleurs été vues sur les lieux. L'autopsie déterminera donc d'ici quelques jours les raisons exactes du décès.
Pour l'instant donc, et malgré le peu d'information qui filtre de l'enquête, tous les soupçons convergent vers l'ancien compagnon de Marie-Angèle, resté introuvable depuis les faits. Originaire du Vauclin et père de l'une des deux filles, cet homme avait vécu en concubinage avec Marie-Angèle. "Mais depuis quelque temps, ils avaient rompu", raconte un proche de la victime.
Sa voiture aurait été localisée hier. Mais les recherches pour le retrouver, prolongées activement jusqu'à la tombée de la nuit, n'ont rien donné. Toutes les unités de la compagnie de Fort-de-France, renforcées par les techniciens d'identification criminelle et la section aérienne du Lamentin, ont été mobilisées pour faire progresser l'enquête rapidement. Près de 70 hommes ont sillonné le terrain et mené des investigations dans la maison.
 
25 femmes tuées par leur conjoint en 10 ans

Depuis novembre 1998, l'Union des femmes de la Martinique recense le nombre de femmes qui décèdent suite aux violences de leur conjoint ou de leur mari. D'après les chiffres livrés par l'association, près de trois femmes meurent ainsi chaque année. À l'espace d'Écoute d'aide et d'accompagnement, la tendance est nette : le nombre d'appels de victimes de violences au sein du couple ne cesse d'augmenter. "Mais cette augmentation montre surtout que les femmes refusent de plus en plus de subir ces violences", souligne l'UFM.
Depuis le début du mois de janvier 2009, 220 personnes ont appelé l'UFM dont un tiers pour des violences conjugales. Sur les 66 personnes reçues, 27 (soit près de la moitié) l'ont été pour le même motif. Depuis 2003, le nombre de femmes victimes de violences qui ont été reçues par l'association a plus que doublé, avec une progression sensible et régulière chaque année. En 2008, 1 181 d'entre elles ont pu bénéficier d'une écoute professionnalisée à l'UFM.
Espace d'Écoute, d'aide et d'accompagnement : 05 96 71 26 26

Une marche silencieuse en hommage à Marie-Angèle
Suite au drame qui a frappé Marie-Angèle Donval, agent du Conseil régional, et ses enfants, et de la grande émotion ressentie par l'ensemble du personnel, une marche silencieuse sera organisée aujourd'hui à 10 heures précises.
Cette marche partira de l'Agora de l'Hôtel de région et suivra le circuit suivant : Hôtel de Région — Hôtel des impôts — Couvent de Cluny — Rond point du Vietnam Héroïque — Retour par la route de Didier.
 

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