Fin 2004, l'aggravation du glissement de terrain affectant le morne Macroix avait contraint les autorités à décider l'évacuation du périmètre concerné. Pour la première fois à la Martinique, une procédure d'expropriation pour risques naturels était enclenchée... Cinq ans plus tard, relogés en cité ou dans des logements de transit, les sinistrés estiment avoir été oubliés.
« Il pleuvait sans arrêt depuis des heures
et j'ai eu peur quand j'ai vu que la rivière montait. Les autorités
nous demandaient de partir depuis plusieurs jours. J'ai finalement
accepté de quitter le Morne Macroix et de laisser ma maison.
C'était en novembre 2004. » Depuis, Marlène vit à Pain de Sucre
dans une ancienne école transformée en logements de transit. «
C'est petit et très humide, poursuit cette ancienne habitante de
Macroix. Je n'ai qu'une chambre pour mes trois garçons. Les années
passent et je n'ai toujours aucune proposition de relogement,
aucune information sur une éventuelle indemnisation. »
L'amertume de cette mère de famille,
nombreux sont les sinistrés qui la partagent. Plusieurs d'entre eux
ont quitté le Morne il y a cinq ans (1) à la suite d'un fort
épisode pluvieux ayant entraîné une accélération du glissement de
terrain et l'effondrement d'une façade de maison.
Depuis, ces familles vivent en HLM ou dans
des logements de transit. Toutes supportent mal la situation. « On
nous avait promis des aides pour le paiement des loyers mais
finalement, il n'en est rien, déplorent les habitants relogés en
cité. On se retrouve à payer des sommes importantes chaque mois
alors qu'à Macroix, nos maisons sont toujours debout. »