« Je devenais folle à l'entendre m'injurier »

« Je devenais folle à l'entendre m'injurier »

Témoignage recueilli par Louvinia Valat
C'était des propos injurieux, des gros mots devant les enfants, le coutelas qu'on aiguise
C'était des propos injurieux, des gros mots devant les enfants, le coutelas qu'on aiguise

Depuis le week-end dernier, et jusqu'à mardi, se déroule la 9e campagne pour l'élimination des violences envers les femmes. Une semaine de sensibilisation qui met l'accent cette année sur les violences morales et psychologiques, parce que « Les violences qui ne se voient pas tuent aussi » . Dans ce contexte particulier, où ce type de violences est minoré, nous avons rencontré Mireille (1) . Victime, pendant 4 ans, elle a eu le courage de dire stop. Soutenue par l'association Rosannie Soleil, elle a repris goût à la vie et surtout appris à penser de nouveau à elle, appris à redire « je » !

Combien de temps a-t-il fallu pour que tu dises à nouveau « je » ?
« Un an! Cela fait un an que je ne suis plus sous l'emprise de ce monsieur, un an que je suis à Rosannie Soleil, dans un centre d'hébergement avec mes deux enfants. Normalement, c'est prévu pour six mois, mais comme je n'étais pas prête, ni moralement, ni financièrement, alors j'ai pu prolonger mon contrat. Là, ça va mieux » .
Et avant d'en arriver là ?
« Je vivais seule avec mon fils, avant de connaître ce monsieur. On était très bien dans mon petit deux-pièces. Puis, j'ai rencontré ce monsieur qui m'a fait beaucoup de propositions. Comme on dit, l'amour rend aveugle... Je me suis laissée emportée par ses belles paroles et son charme. Il m'a très vite proposé de venir habiter avec lui. Mon fils venait de rentrer à l'école, je me disais que je serais plus libre, que j'allais avoir du temps pour m'occuper de moi. Cela ne s'est pas du tout passé comme ça. Ce monsieur vivait seul chez lui, dans sa grande maison. Moi, j'étais comme une gamine qui a rencontré le prince charmant dans son château » .
Ce prince s'est-il transformé en crapaud immédiatement ?
« J'ai eu des petits signes, mais je n'en ai pas tenu compte. Tous les week-ends j'allais chez lui avec mon fils. Il avait un caractère impulsif. Je ne comprenais pas, mais je me disais que c'était passager. Jusqu'au jour où j'ai accepté d'aller vivre avec lui, trois mois après notre rencontre. Au bout de deux mois de vie commune, il a commencé à s'en prendre à mon fils, comme s'il le gênait. Il ne le tapait pas, mais les mots qu'il employait étaient très durs. Moi, j'ai connu la violence psychologique. Je ne disais rien, j'acceptais. Je trouvais normal qu'il m'envoie...

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