« Je pense qu'il est difficile d'admettre que l'on est dépressif »
DOSSIER DU JOUR

« Je pense qu'il est difficile d'admettre que l'on est dépressif »

Par Yasmine L'ETANG-ALLEPOT (y.letang-allepot@agmedias.fr)
Le confinement, un vrai cauchemar pour la santé mentale.
depression • SHUTTERSTOCK

Marguerite 87 ans, Myriam, 38 ans, Béatrice, 47 ans racontent comment tout doucement, elles ont glissé vers la dépression. Des propos qui illustrent les constats relevés par l'enquête Santé européenne menée, en 2019, sur tout le territoire français. Elle révèle que la part des personnes souffrant de dépression est plus élevée en Guadeloupe que dans l'Hexagone.

" Pendant le confinement, j'ai eu un coup de mou mais là, ça va ", raconte Marguerite, une fringante grand-mère de 87 ans au visage doux et souriant.  Un coup de mou, un passage à vide, un manque d'énergie... Voilà comment la plupart des personnes qualifie un épisode dépressif qui surgit dans leur vie. Comment le surmonter ? Les conseils autour de nous sont nombreux : va à la mer, bois de la tisane, repose-toi, ça ira mieux. La croyance populaire associe systématiquement la baisse de moral à une carence physique.
Nou fò, solid ! La femme antillaise Poto Mitan ! Bigidi pa tonbé !  Et pourtant, parfois des sentiments surgissent dans nos vies, ébranlant notre équilibre mental et émotionnel. C'est ce que nous raconte Myriam, 38 ans mère de 2 enfants : "Au début, je sentais une baisse d'énergie générale comme un épuisement physique que je n'arrivais pas à identifier du fait que j'avais arrêté le sport par faute de temps disponible. Puis, un jour, je sortais du supermarché et je ne sais pas pourquoi, je me suis assise dans la voiture et j'ai fondu en larmes. Impossible de m'arrêter de pleurer, je n'ai rien compris ! Je suis allée chez mon médecin traitant qui m'a prescrit un bilan sanguin. Je prenais du magnésium, du ginseng, de la gelée royale mais pas d'amélioration. Tout a empiré avec le confinement, un vrai cauchemar ! Faire la cuisine 4 fois par jour, le télétravail, les enfants, les devoirs, le ménage, pas de possibilité d'aller à la mer, ma tête a pété. C'est à ce moment-là que j'ai réalisé que je n'en pouvais plus car moi je sors du confinement détruite alors que mon mari, lui, a passé ses journées...

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