L'essence leur monte au nez

L'essence leur monte au nez

Kerwin ALCIDE
Les gérants veulent tout faire pour éviter de bloquer à nouveau la Guyane mais n'excluent pas d'en arriver là (photo d'archives)
Les gérants veulent tout faire pour éviter de bloquer à nouveau la Guyane mais n'excluent pas d'en arriver là (photo d'archives)

Les gérants des stations-service de Guyane regrettent le dialogue de sourd avec le ministère des Outre-mer. Ils craignent que le décret Lurel augmente les prix à la pompe et favorise le licenciement des employés.

À les entendre, le blocage ne sera une solution qu'en dernier ressort. Alors, les gérants des stations-service multiplient les rendez-vous avec la préfecture, les pétroliers et même les socioprofessionnels et les collectivités. L'objectif, notamment auprès de la Région et du Département, est d'expliquer, obtenir des soutiens. Car pour le moment, ils ont l'impression de ne pas être entendus au niveau du ministère des Outre-mer qui prépare son décret, coûte que coûte. Actuellement au Conseil d'État, sa mise en application est prévue pour janvier. « Il veut passer en force » , peste Jean-Marc Carassus, porte-parole du collectif des gérants, qui regrette l'absence de toute concertation.
Ces derniers s'inquiètent fortement des conséquences de décret qui, à l'origine, devait favoriser le pouvoir d'achat. Mais pour eux, il n'y aura aucun changement notoire aux pompes, si ce n'est que celles-ci deviendront automatiques. Et que les pétroliers reprennent les stations en gérance directe. « Confrontés à tant d'incertitudes sur différents points tels que la marge de gros, les stocks stratégiques, vous comprenez aisément que les distributeurs puissent imaginer devoir transformer les bases des relations qui lient les autres membres de la chaîne pétrolière afin de mener à bien l'exercice de leur activité » , explique le Groupement professionnel de l'industrie du pétrole des Antilles et de la Guyane (GPP) dans une lettre envoyée au préfet.
En somme, les pétroliers confirment que si le nouveau décret les impacte, la pression se fera en descendant. Les gérants estiment que beaucoup d'emplois seront ainsi menacés. Et s'inquiètent aussi des conséquences sur le prix à la pompe. La Sara aurait décidé de ne plus gérer les stocks stratégiques, volume de carburant permettant d'assurer un approvisionnement pendant plus de 70 jours sans aucun apport extérieur. Cette tâche incombera désormais à chaque pétrolier. Ce surcoût rentrera dans la structure du prix et sera supporté par le consommateur. C'est exactement l'effet inverse recherché par le décret Lurel.
Baisse à la pompe
La préfecture devra annoncer dans les heures qui viennent les nouveaux prix à la pompe. Dès cette nuit, à minuit, le litre de sans-plomb coûtera 1 centime de moins par rapport à novembre, soit 1,64 centime.
Le gasoil connaîtra une baisse plus importante : 2 centimes par litre. Il faudra débourser 1,51 centime le litre. Et le gaz en bouteille baisse de 15 centimes pour le mois de décembre.

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