Lorsque l'arbitre a levé le bras de votre
adversaire vendredi soir, votre carrière et vos belles années
ont-elles défilé sous vos yeux ?
Oui, j'y ai pensé. Ça m'était déjà arrivé
en juin, lors de mon premier combat. Lorsque Nasser (son
entraîneur) me mettait les bandes, je lui ai dit : « C'est drôle,
lorsque j'étais amateur, je mettais mes bandes tout seul. Tu te
rends compte du chemin parcouru ? » À cette époque, j'avais
énormément le trac. J'attendais tout le dimanche après-midi pour
disputer mon combat. Je rêvais d'être champion de Paris. Ces
souvenirs m'ont donné du courage. Je voulais faire le Grand Palais.
Ce genre de challenge m'a toujours intéressé. Peut-être que je le
ferai un jour, mais ce sera pour quelqu'un.
Avez-vous des regrets ?
Pourquoi en aurais-je ? Auriez-vous des
regrets si vous aviez tout donné ? J'ai fait ce que j'ai voulu.
J'avais tout envisagé, même la défaite. C'est pour ça que j'ai fait
venir Grand Corps Malade (auteur d'un slam avant l'entrée sur le
ring de Mormeck), pour qu'il remercie le public, pour moi, au cas
où. On a toujours tendance à dire merci à la fin, lorsque tout le
monde part. Je voulais le faire avant. On a beau être un champion,
si on n'a pas...