Les petits planteurs entre optimisme et vigilance
TRINITÉ

Les petits planteurs entre optimisme et vigilance

H.S.
Comme chaque année les conducteurs d'engins ont repris les commandes de leur machine pour une énième représentation de leur impressionnant ballet dans les plantations.
Comme chaque année les conducteurs d'engins ont repris les commandes de leur machine pour une énième représentation de leur impressionnant ballet dans les plantations.

En ce début de campagne sucrière, les conditions météo plutôt favorables, ainsi que les nouvelles aides qui leur ont été accordées alimentent l'optimisme des petits planteurs. Cependant, ils restent très vigilants et attendent les premières livraisons à l'usine du Galion pour s'assurer que les nouvelles dispositions sont correctement appliquées.

Hier matin, Serge Bénéteau De La Prairie (à gauche), Georges Bocaly (au centre) et Auguste Cilpa respectivement président, 1er et 2e vice-présidents de la CUMA Malgré Tout, se sont rencontrés quartier Desforts à Trinité pour faire le point sur le début d'une campagne de récolte 2014 plutôt prometteuse.
Hier matin, Serge Bénéteau De La Prairie (à gauche), Georges Bocaly (au centre) et Auguste Cilpa respectivement président, 1er et 2e vice-présidents de la CUMA Malgré Tout, se sont rencontrés quartier Desforts à Trinité pour faire le point sur le début d'une campagne de récolte 2014 plutôt prometteuse.
Hier matin, Serge Bénéteau De La Prairie, Georges Bocaly et Auguste Cilpa respectivement président, 1er et 2e vice-présidents de la CUMA Malgré Tout, se sont rencontrés quartier Desforts à Trinité, devant une parcelle de canne où le ballet des engins de ramassage et de transport avait commencé. Les hommes semblent sereins, optimistes et même un brin fiers du travail qu'ils ont effectué pour amener les plantations à leur stade actuel, en dépit de toutes les difficultés. « Nous nous étions engagés à fournir les efforts nécessaires pour amener la production à un niveau convenable, afin d'alimenter l'usine correctement, rappelle Serge Bénéteau ; je crois que nous avons tenu nos engagements. Maintenant nous espérons que les autres acteurs tiendront leurs récentes promesses de rémunérer la canne à 80 euros la tonne et de réduire les délais de paiement à une quinzaine de jours » . En effet, les bons espoirs de ces producteurs dépendent de la bonne application des mesures d'aides incitatives d'urgence mises en place en janvier dernier. Selon les prévisions de l'association de petits planteurs, les quantités récoltées devraient passées de 7 000 tonnes environ l'an dernier, à 9 000 tonnes cette année. « Nous tenons à saluer les efforts des différents partenaires et notamment la forte implication de la Région, tient à préciser Serge Bénéteau. Nous espérons que les choses iront pour le mieux. Il y a aussi le problème de l'enherbement, depuis les interdictions frappant certains produits phytosanitaires. Dernièrement, nous avons obtenu une dérogation pour l'utilisation d'un herbicide sur 120 jours : l'Asulox. Cela facilite l'entretien des plantations. Avec le CTCS (Centre technique de la canne et du sucre) nous avons aussi mis en place la technique du « double rang » qui permet de mieux prendre en compte le problème d'enherbement » .
DES TESTS TROP PEU FIABLES
« Il pleut beaucoup en ce moment, les cannes sont encore très vertes, cela signifie qu'elles peuvent encore poussées, explique Auguste Cilpa, le deuxième vice Président de l'association de petits planteurs ; mais de manière générale, on peut dire que les parcelles sont belles, grâce à une météo favorable, avec une absence de véritable carême cette année. Cependant, si les quantités sont bonnes reste à connaître la richesse en sucre qui est une composante importante de la formation du prix. On en saura davantage après les premiers tests réalisés à l'usine » . Selon le pacte signé le 28 janvier dernier à Trinité entre les producteurs, la SAEM Galion, les collectivités régionale et départementale et la DAAF (Direction de l'agriculture de l'alimentation et des forêts), la tonne de canne livrée à l'usine du Galion sera rémunérée au prix de 80 euros, sous quinzaine, pour une richesse saccharimétrique de 8. « La méthode de calcul de la richesse en sucre est très aléatoire, se plaint Georges Bocaly. Il suffit que le test soit réalisé sur un prélèvement de canne peu riche et c'est toute la parcelle qui est considéré comme trop pauvre. Toute une récolte peu ainsi être perdue. Il faut changer ce mode de calcul » . Les deux autres dirigeants de l'association acquiescent. La crainte des professionnels c'est de voir le travail de toute une année détruit par des méthodes de contrôle qu'ils estiment, peu fiables, car trop partiels. Si l'horizon est loin d'être dégagé pour les petits planteurs de canne à sucre de la Cuma Malgré Tout, ces derniers espèrent secrètement que cette saison 2014 sera celle du renouveau.
(H.S./France-Antilles)
(H.S./France-Antilles)

Suivez l'info en temps réel
sur l'appli France-Antilles !

Télécharger