DÈS 5 ANS, REPÉRER LES ENFANTS « À
HAUT RISQUE » . « Fichés et sélectionnés à 5 ans, c'est
NON, monsieur le ministre! » . En octobre dernier, les syndicats
enseignants tels que le SNUipp-FSU ont vivement réagi au projet du
ministère de l'Éducation nationale d'évaluer dès 5 ans les élèves
de grande section de maternelle présentant des difficultés
d'apprentissage et de comportement. Le ministère avait beau assurer
qu'il s'agissait uniquement d'un outil supplémentaire que les
professeurs seraient libres d'utiliser ou pas, les critiques sont
allées bon train. Cependant, face au début de polémique, le projet
a finalement été en partie modifié. Mais le débat reste
entier.
En cause, notamment, le vocabulaire
employé, qui, aux yeux de certains, transformait l'école en un «
centre de tri sélectif » . À l'issue d'une première phase, qui
devait s'échelonner jusqu'aux vacances de Noël et porter sur « le
comportement à l'école, le langage, la motricité et la conscience
phonologique » , les enseignants étaient invités à répartir les
enfants dans trois catégories distinctes : « RAS » (rien à
signaler), « à risque » et « à haut risque » .
« Les apprentissages se construisent
progressivement »
Pour le SNUipp-FSU, ce dispositif était
inacceptable. « En maternelle, il n'existe pas d'élèves à risque »
, rappellent Régine Bellay et Charles Gustave, secrétaires
départementaux du SNUipp-FSU. « Les différences de maturité et de
développement ne peuvent pas être regardées sous le seul prisme de
la difficulté scolaire et encore moins de celui des troubles du
comportement » . Les deux syndicalistes soulignent que la
maternelle n'est pas une école de la compétition et du tri. « Les
enseignants accordent une tout...