S'il est un Mouvman kiltirèl qui n'a pratiquement rien modifié de
son programme d'activités pour cette saison carnavalesque, c'est
bien Voukoum. Et pour cause, les différents thèmes retenus cette
année (La répression, Nos ancêtres les Gaulois, An tchou-a-yo,
etc.) — qui permettent de mettre en évidence certaines
revendications — correspondent tout à fait avec la situation du
moment. Mais Voukoum, ce n'est pas que le carnaval. Lorsque, en
1998, quelques jeunes issus majoritairement du quartier populaire
du Bas-du-Bourg, à Basse-Terre, décident de créer cette
association, c'est d'abord pour mener une véritable réflexion sur
leur quartier, dit défavorisé qui, jadis, était considéré comme un
espace de résistance, de création spontanée... Cette « ville » dans
la ville avait perdu toute son âme après les manifestations de la
Soufrière en 1976, et notamment les activités du port. Ces jeunes
se demandent alors si un pays avait le droit d'oublier un quartier,
de l'empêcher de vivre... Il fallait alors faire un grand
« voukoum » (un désordre), permettant de mettre de
l'ordre à Basse-Terre. Le nom de l'association s'impose donc
naturellement.
Tradition