Hier soir, la famille de Gerty David a
enfin pu prendre la parole. Depuis le début du procès, la
personnalité des deux accusés a été passée en revue, les faits ont
été abordés dans les moindres détails et Gerty David n'a été citée
que comme une victime, un corps sans vie, une femme agressée,
meurtrie et violée comme beaucoup d'autres femmes au destin
tragique. On avait, jusqu'alors, évoqué ses vêtements, les traces
de coups, sa position pendant le viol, le contenu de son estomac.
Au soir du quatrième jour du procès, on a pu apercevoir un petit
bout de son âme.
« Gerty était dynamique, sportive, ne se
laissait pas faire. » Quand sa soeur Franciane s'avance à la barre
vers 15 h 30, elle énumère quelques qualités de Gerty mais revient
vite sur les faits. « Le juge d'instruction André Roger nous a
manqué de respect. Quand on lui a dit qu'on était persuadés
qu'ils...