L'attente, encore et toujours. Quand ce
n'est pas dans la voiture pour pouvoir faire le plein, comme lundi,
c'est les yeux tournés vers Paris. Après la fermeture complète des
stations-service hier, les Guyanais sont désormais suspendus à la
réunion prévue aujourd'hui entre trois représentants de
l'intersyndicale des gérants et le ministre des Outre-mer pour
savoir si le conflit va prendre fin. Si la population dans son
ensemble est concernée, certains professionnels sont
particulièrement inquiets.
C'est le cas des taxis collectifs, pour qui
l'essence constitue la matière première. À la gare routière de
Cayenne, hier, les visages étaient tendus. « Si ça continue comme
ça, jeudi ou vendredi on ne pourra plus rouler » , affirme Roméo,
chauffeur chez JRC Transports. Avec un ou deux allers-retours
quotidiens entre la Ville-capitale et Saint-Laurent, les deux
jerricans de 40 litres mis de côté la veille seront vite
consommés.
Juste à côté, pour Myrko, les prévisions ne
sont pas meilleures. Ses réserves - 390 litres en tout - sont plus
importantes mais avec quatre véhicules et un bus à faire tourner
pour ses liaisons entre Cayenne, Régina et Saint-Georges, il ne
pourra tenir que trois ou quatre jours. Ensuite, il perdra entre
800 et 5 000 euros par jour à l'arrêt. « Je comprends le débrayage
des gérants des stations, mais ils mettent toute la Guyane en
difficulté, raconte-t-il. S'ils continuent, cela pourrait se
retourner...