Vous avez vécu plusieurs années en France
et en Espagne et vous avez voyagé dans le monde entier. Vous êtes
retourné en Colombie après une longue carrière en Europe. Nostalgie
des années de jeunesse ?
La guerre civile colombienne a profondément
marqué ma vie, même si je n'étais pas tout le temps là. En
Colombie, il y avait ma famille et mes amis. La violence et la
guerre étaient la musique de fond. Je suis retourné en Colombie en
2015, quand j'ai eu 50 ans, pour vivre et voir, de près, le
processus de paix. Je pensais que c'était un retour mais, à la fin,
j'ai compris que c'était juste la continuation d'un long parcours.
Parce que le retour est une idée littéraire et doit avoir une
réponse littéraire. C'est comme dans le poème de William Blake : «
L'homme devrait travailler et s'attrister, apprendre, oublier et
retourner dans l'obscure vallée d'où il est venu pour reprendre sa
tâche. »
Il y a eu un accord avec les Farc.
Êtes-vous optimiste ?
Le gouvernement du président Santos et les
Farc sont arrivés, au bout d'un long processus de mûrissement, à
bâtir une confiance mutuelle qui, paradoxalement, est un grand défi
pour tous les ennemis de la paix en Colombie. Santos a dit,
publiquement, que pour lui, la paix a commencé le jour où il a
compris...