Cocaïne : trois membres du groupe « Chien Lari » sous les verrous

Cocaïne : trois membres du groupe « Chien Lari » sous les verrous

boris COLOMBET
Au cours des perquisitions menées lors des interpellations, de nombreux bijoux en or à l'effigie des « Chien Lari » - comme celui que porte Gambi G sur cette photo - auraient été découverts aux côtés d'armes, d'herbe et d'argent liquide.
Au cours des perquisitions menées lors des interpellations, de nombreux bijoux en or à l'effigie des « Chien Lari » - comme celui que porte Gambi G sur cette photo - auraient été découverts aux côtés d'armes, d'herbe et d'argent liquide.

Trois membres du groupe de rap « Chien Lari » , dont le chanteur Gambi G, sont écroués depuis les 9 et 10 janvier. Malgré leur dénégation, ils ont été mis en examen dans un trafic d'exportation de cocaïne à destination de Toulouse, la région parisienne et Clermont-Ferrand. La cocaïne était dissimulée dans du rhum et des poupées.

Les quantités de stupéfiant ne portent pas sur 50 kilos, comme indiqué sur certains medias. Mais tout de même... Il reste le mode opératoire! Hier après-midi, les services du parquet de Pointe-à-Pitre et direction de la DIPJ Antilles Guyane présente en Guadeloupe (la direction interrégionale de la police judiciaire) ont bel et bien confirmé que le chanteur Gambi G avait été placé en détention provisoire depuis le 9 janvier dernier, dans une affaire de stupéfiant.
Deux autres individus, dont un installé en région toulousaine, et qui graviteraient eux aussi dans le giron du groupe baie-mahaultien des « Chien Lari » l'auraient également rejoint dans ce trafic portant sur l'expédition de cocaïne vers la Métropole. Tout serait parti en novembre 2012, lors d'une saisie opérée par les Douanes dans l'enceinte de l'aéroport de Pôle Caraïbe. Nous sommes le 27. Une mule, devant rejoindre Toulouse, était interceptée avec 3 kilos de drogue. Peu banale, cette dernière était apparemment « dissimulée dans un cubitainer de rhum » , a précisé hier, à l'occasion d'un point presse, le substitut du procureur Olivier Dabin. Et de préciser : « Cette cocaïne était diluée dans l'alcool. » À la vue de la quantité découverte, l'affaire était immédiatement confiée à la cellule de l'Ocrtis (Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants) qui, en Guadeloupe, a été rattachée aux services de la DIPJ. Très rapidement, de fortes suspicions s'orientaient vers la communauté musicale des « Chiens Lari » , dont semblait clairement appartenir la mule. Alors que débutaient investigations, écoutes et recoupements, trois nouvellesaffaires « connexes » seraient venues étoffer le dossier.
MIS EN EXAMEN MALGRÉ LEURS DÉNÉGATIONS
Clairement mis en cause par les forces de l'ordre et la justice, Gambi G ainsi que les deux autres interpellés nieraient toutefois toute implication dans ce trafic d'exportation de produits de drogue vers la Métropole. Pour autant, aux vues « des charges lourdes pesant contre eux » et égard « à leur passé puisqu'ils sont tous connus pour récidive en matière de stupéfiants » , ces trois individus « ont été mis en examen par un juge d'instruction, même s'ils demeurent par la force des choses présumés innocents. »
Gambi G et un de ses acolytes ont, à l'issue de ce déferrement devant le magistrat instructeur été placés en détention provisoire, comme l'avait d'ailleurs requis le parquet, dès le 9 janvier. Le troisième, qui a dû être transféré de Toulouse, les a rejoints dès le lendemain, le vendredi 10. « Le choix de la détention s'explique pour des nécessités de l'enquête » , a cru bon justifier le substitut du procureur Olivier Dabin. Parce que voilà : l'instruction du dossier est loin d'être clos. De nouvelles investigations et actes de procédures sont à attendre...
IL A DIT Olivier Dabin, substitut du procureur de la République
Les « Chiens Lari » sont un groupe de chanteurs.
Mais la consultation des pages Facebook de ses membres ou encore le visionnage de ses clips démontrent très clairement qu'il y a manipulations d'armes, de billets de grande valeur et en quantité, ou encore de stupéfiants, posant forcément questions. Je n'entends pas tirer, ici et aujourd'hui, de conclusions même si quelques affaires portant sur des stupéfiants ont déjà abouti à ce gang par le passé. A mon sens, il ne s'agit pas d'un gang au sens américain mais d'un groupe criminel pas structuré et pas organisé qui a tout de même une finalité : participer à une délinquance organisée portant notamment sur les stupéfiants..

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