Des pleurs qui emportent le maquillage, des
regards hébétés... L'avalanche de buts qui s'est abattue sur la
Seleçao en milieu de première période - quatre en six minutes - a
déclenché la consternation dans le stade de Belo Horizonte, comme
dans les zones réservées aux supporteurs, notamment à Rio, sur la
plage de Copacabana, ou à travers ce pays de 200 millions
d'habitants, grand comme 14 fois la France.
Les tribunes de Belo Horizonte se sont (un
peu) vidées, dans un silence pesant, à peine déchiré par les
encouragements des Allemands, massés dans un coin du stade. Les
spectateurs qui sont restés ont même chambré leur équipe en fin de
match, accompagnant les passes adverses de « Olé! » habituellement
réservés aux adversaires.
Cette déroute, qui restera dans l'histoire
comme le « Mineirazo » , du nom du stade de Belo Horizonte, efface
le « Maracanazo » , lorsque la Seleçao de 1950 avait laissé filer
le titre -déjà à domicile-face à l'Uruguay... Depuis, le Brésil est
devenu le pays le plus titré sur la planète football et rêvait
d'effacer définitivement cette tache en raflant un sixième titre
dimanche au Maracana. Raté.
Les Brésiliens ont notamment été trahis par
une défense totalement dépassée en l'absence du capitaine Thiago
Silva, suspendu. Les Allemands...