« C'est au bout de huit ans que j'ai décidé
de quitter mon mari. Je suis partie le jour où j'ai compris que
c'était lui ou moi. » Deux ans après son divorce, Lydia 37 ans, se
dit plus forte, mais particulièrement méfiante. Elle se souvient de
ces huit années d'enfer aux prises avec un homme jaloux, violent,
autoritaire et égocentrique. Un calvaire qui a failli la conduire
au suicide.
« Les premiers signes sont apparus
progressivement, mais, comme beaucoup de femmes amoureuses, je ne
me suis pas inquiétée. J'avais surtout en tête de lui faire plaisir
et de le rendre heureux. » Son mari décidait de la façon dont elle
devait s'habiller et ce qu'elle devait manger au restaurant. Lydia
devait aussi rendre compte de chaque centime dépensé et de toutes
les conversations téléphoniques avec sa mère. « Il a été jusqu'à
déchirer avec un cutter une jupe que je portais juste parce qu'elle
ne lui plaisait pas. »
L'étau se resserre encore un peu plus quand
il décide de vendre sa voiture, la laissant sans moyen de
locomotion. « A l'époque je ne travaillais pas. Selon lui, je
n'avais aucune raison valable de vouloir sortir. »
« J'étais prête à le tuer »
Lydia est isolée, seule. Son mari la brime
et la rabaisse sans arrêt, sur sa façon de s'habiller, de cuisiner,
de tenir la maison... « Il ne se contentait pas de me critiquer
dans l'intimité. En société, c'était pareil. Il me contredisait dès
que j'ouvrais la bouche. J'étais réduite au silence et humiliée
constamment. Mais le pire est qu'il réussissait à me
convaincre...