AIMÉ AGAT, artiste : « Nos radios ont le rôle de faire connaître nos artistes »
Trois questions à...

AIMÉ AGAT, artiste : « Nos radios ont le rôle de faire connaître nos artistes »

Propos recueillis par L.H.

Dans le milieu musical depuis 1995, Aimé Agat a une longue expérience de la vie d'artiste. Une vie difficile, dit la chanson, mais dont les conditions s'aggravent, affirme-t-il. Du coup, il organise une réunion, ce soir, en vue de trouver des solutions.

Vous organisez ce soir une rencontre avec des artistes pour parler des problèmes que vous rencontrez. Quels sont-ils ?
Nos principaux problèmes c'est la difficulté à faire diffuser notre musique, et à être payés après des prestations, notamment dans les fêtes patronales. C'est inadmissible d'être payés un an après une scène! Nous déplorons aussi un manque de transparence de la Direction des affaires culturelles. Nous savons qu'il y a des financements pour la culture, mais ce sont toujours les mêmes qui en profitent. Nous souhaiterions aussi bénéficier d'un site internet où les artistes martiniquais seraient répertoriés.
Ce genre de rassemblement avait déjà été tenté mais sans grand succès...
Auparavant, on discutait mais il n'y avait pas de prolongement dans l'action. Cette fois-ci, l'idée c'est de commencer par cette réunion puis de planifier des actions très concrètes pour remédier à nos problèmes. Nous irons certainement rencontrer les politiques, les responsables des médias, ceux qui décident de ce qui est diffusé, pour voir dans quelle mesure ils peuvent faire plus de place aux artistes locaux. Avec la crise du disque et la diminution du nombre de scènes nous devons trouver des solutions.
Comment expliquez-vous ce manque de diffusion, et comment y remédier ?
Il y a la facilité de sortir un album qui fait que la qualité ne suit pas toujours. Mais ce problème a pris de l'ampleur au début des années 2000. Les radios sont alors pilotés depuis d'autres départements où on signe des contrats avec des grosses majors qui fournissent des chart list de titres à diffuser. Avant, il y avait tout de même la possibilité pour certains artistes d'être diffusés au moins sept fois par jour. Nous sommes de plus en plus sous la coupe d'une musique internationale, plutôt venue des Etats-Unis, qui a beaucoup plus de moyens.
Ceux qui sont dans les radios font aussi la pluie et le beau temps, mais ils ont le rôle de faire connaître les artistes locaux.
Nous ne cherchons pas à enfermer le Martiniquais dans une seule musique mais nous disons que nous sommes là et que nous aimerions profiter des scènes, et des antennes qu'il y a dans notre pays.
- Rencontre vendredi 15 novembre de 18 heures à 20 heures à l'Atrium, rue Jacques Cazotte à Fort-de-France.

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