Vers un déplacement des migrants à Régina ?

Vers un déplacement des migrants à Régina ?

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Les élus remontent l'avenue du général de Gaulle avant de se diriger vers la préfecture.
Les élus remontent l'avenue du général de Gaulle avant de se diriger vers la préfecture. • MO

Au terme d’une réunion de trois heures ce vendredi 22 juillet entre le préfet, la maire de Cayenne et de nombreux autres élus des communes du littoral, les élus guyanais ont obtenu l’évacuation de la vingtaine de migrants installés rue Arago, des promesses de relogement et la relance du projet d’ouverture d’un centre de demandeurs d’asile à Régina, proche de la frontière brésilienne. L’avancement du dossier a conduit l’édile cayennaise à mettre un terme à sa grève de la faim commencée la veille.


Les élus guyanais autour de l’édile de Cayenne ont obtenu que la vingtaine de demandeurs d’asile installée près de l’ancienne prison rue Arago soit évacuée et qu’un centre dédié aux demandeurs d’asiles soit mis à disposition dans la commune de Régina afin de contrôler l’afflux de migrants qui convergent vers la ville-capitale depuis plusieurs mois.

 Plus tôt dans la matinée, une centaine de manifestants dont les élus guyanais ont remonté l’avenue du général de Gaulle en direction de la préfecture pour manifester leur mécontentement et dénoncer ce qu’ils considèrent comme une marque d’arrogance du préfet. La veille, ce dernier avait qualifié de coup d’éclat la décision de l’édile cayennaise de vouloir entamer une grève de la faim pour contraindre la préfecture à réagir face à une situation délétère. Sa décision fait suite aux tensions qui ont éclaté ce mercredi 20 juillet entre les riverains cayennais, la maire, ses adjoints et les demandeurs d’asile massés rue Arago sous les fenêtres de l'Office français de l'immigration et l'intégration (Ofii).

Une centaine de manifestants a convergé vers la préfecture pour apporter leur soutien aux élus. • MO

 Depuis plusieurs mois, les élus et la population dénoncent l’inaction de la préfecture dans la gestion administrative et humaine des demandes d’asile. Les services de l’Ofii peinent à satisfaire à l’ensemble des demandes de mises à l’abri. Les 450 places d’hébergement d’urgence auxquelles les demandeurs d’asile peuvent prétendre le temps de l’instruction de leur dossier par l’Ofpra sont occupées et l’afflux de migrants est régulier. L’ouverture de nouvelles structures d'hébergement relève des prérogatives de l’État comme définit par la Convention de Genève de 1951. 

 Beaucoup de ces migrants originaires de Cuba, d’Haïti, du Moyen-Orient ou encore du Venezuela transitent en Guyane avant de rejoindre l’Europe continentale où l’offre d’emplois et de formation est plus conséquente. À ce titre, les élus du littoral demandent à freiner l'avancée des demandeurs d'asile près de la frontière brésilienne. En avril dernier, des réflexions étaient menées entre les personnels de la future sous-préfecture de St Georges et l’Ofii pour créer un sas entre St-Georges et Iracoubo afin de désengorger la ville capitale où les migrants ne seraient amenés à se rendre que pour leur rendez-vous à l’Ofii.

 L'ouverture de ce centre de demandeurs d’asile à Régina, confirmée ce matin par le maire de la commune Pierre Désert, devrait pouvoir accueillir entre 50 et 100 personnes ; le chiffre exact demeure assez vague et en définitive bien en deça des besoins réels. Des réunions doivent se tenir dans les prochains jours entre le préfet et les élus pour définir les étapes du projet.

 




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