« Je savais qu'il y aurait d'autres
attaques » , dit Aurélia Gilbert, rescapée du Bataclan. « J'ai
l'impression de revivre les mêmes scènes, que demain ça pourrait
être à nouveau moi » , confie-t-elle à l'AFP. Pourtant, vendredi,
elle disait son « soulagement » juste après l'arrestation à
Bruxelles de Salah Abdeslam, suspect-clé des attentats jihadistes
qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés à Paris.
Pour Sophie Dias, dont le père a été tué au
Stade de France, ces dernières attaques mettent un nouveau coup à
ce deuil qu'elle a du mal à faire. « J'aurais perdu mon père dans
l'anonymat, ça aurait été plus facile. Mais là, il y a constamment
quelque chose qui nous rappelle ce qu'on a traversé. » La jeune
femme dit clairement « vouloir passer à autre chose » . Au sein de
son association de victimes, « Life for Paris » , personne ne
souhaite s'exprimer après ce nouvel épisode de terreur qui se joue
cette fois en Belgique.
« PEUR DES TRANSPORTS »
Pour l'association « 13 Novembre » , les
attaques de Bruxelles montrent que « ce qui s'est passé en janvier
et en novembre 2015 en France n'était que le début » . « C'est très
loin d'être fini et ce n'est peut-être que le début de très
nombreux attentats » , présage tristement le vice-président de
l'association de victimes Emmanuel Domenach. Selon lui, « les
leçons des attentats en France n'ont pas été tirées » car les
auteurs des attaques belges sont parvenus à atteindre « des zones
sécurisées » en touchant des infrastructures de transports. « La
peur des transports est répandue...