L'esprit cartésien, par souci de
compréhension, aimerait pouvoir trier, isoler les qualités. Le
profil de l'entrepreneur, rationnel, opérationnel. Et l'autre
visage. Sensible, curieux et résolument enthousiaste. Chez lui,
tout semble se mêler. Trait prononcé, peut-être, de créolité.
La quarantaine naissante, Steve Moradel ne
pratique pas l'autosatisfaction quand il s'agit d'évoquer son
parcours. Il avance. Il marche « au feeling » . « Ma carrière s'est
construite au gré des rencontres » , concède-t-il. Parmi ses
mentors, il évoque les yeux brillants Éric Tong Cuong, génie de la
publicité, à la fois décrié et vénéré dans les cercles parisiens. «
J'ai rapidement su que c'est de l'entrepreneuriat dont viendrait
mon salut » , poursuit-il. Histoire de parer, par anticipation, à
d'éventuels préjugés. Sentir le vent venir et prendre la bonne
direction, précieux atout dans le monde économique.
Avec le recul, il est permis d'affirmer que
Steve Moradel a pris la bonne tangente....