C'est un véritable raz-de-marée en faveur
du « Non » . Au terme d'une campagne courte mais vive, les
électeurs ont tranché très clairement hier. Contrairement à la
consultation de 2003, cette fois-ci, l'écart est suffisamment
important pour dégager des enseignements forts. D'ores et déjà, un
fait acquis : les 297 216 Martiniquais auront à revenir aux urnes
le 24 janvier.
À nouveau, les électeurs devront répondre
par « Oui » ou par « Non » à une seconde question, prévue dans
l'éventualité du « Non » hier : « Approuvez-vous la création d'une
collectivité unique qui exerce les compétences dévolues au
Département et à la Région, tout en demeurant régie par l'article
73 de la Constitution ? » . Plus question d'un changement de statut
puisque le statu quo a été voté hier, mais d'une nouvelle
organisation des pouvoirs politiques locaux, en demeurant dans
l'article 73 de la Constitution.
Sauf grande surprise et à en croire les
sondages réalisés jusque-là, les Martiniquais devraient opter pour
le « Oui » . La plupart des partis politiques se sont d'ores et
déjà prononcés en ce sens. Même la droite locale, militante du «
Non » en 2003, a depuis changé son fusil d'épaule. À ce jour, seul
le Modem (Mouvement démocrate) et un groupe de personnes privées,
le « comité Non pour le 24 » constitué très récemment, appellent à
un vote négatif dans 15 jours.
« Pourquoi choisir la réforme nationale des
collectivités ? » , se demande ce même comité dans un communiqué
daté du 7 janvier. Car en effet, le rapport Balladur-Rocard, qui a
donné lieu à un avant-projet de loi sur les collectivités
territoriales, prévoit déjà une réforme des régions sur tout le
territoire national dans les années à venir....