Arrêté avec 800 grammes d'or et 9 000 euros
JUSTICE

Arrêté avec 800 grammes d'or et 9 000 euros

Sébastien ROSELÉ

Interpellé en possession d'or le 20 novembre, Jean-Luc Horth a été mis en examen et placé en détention provisoire. Il a fait appel, hier.

Jean-Luc Horth est pêcheur. Ce quinquagénaire mène aussi une petite activité touristique à Saut-Lucifer, en amont du lac de Petit-Saut. Mais ce n'est pas pour cela qu'il était devant la cour d'appel, hier matin. Ou plutôt que son cas était examiné. Car lui est en prison.
Il est derrière les barreaux depuis le 23 novembre. Ce jour-là, il a été mis en examen pour détention d'or natif, complicité de l'exploitation d'une mine d'or illégale en bande organisée et rébellion. Hier matin devant la cour d'appel, ses deux avocats plaidaient pour qu'il soit libéré.
Jean-Luc Horth, qui demeure à Sinnamary, a été contrôlé par les douanes sur le CD 5 (la route qui passe devant le zoo) le 20 novembre, à 8 heures du matin. Dans sa BMW, le Sinnamarien est accompagné de ses deux fils. Les douaniers fouillent et trouvent un fusil et deux sacs. Et dans les sacs, sont découverts 9 460 euros en liquide et 872 grammes d'or (24 000 euros au cours d'hier).
Selon l'avocat général Jean-Paul Arnoux, Jean-Luc Horth se serait « rebellé » , un de ses fils aurait « bataillé avec les agents des douanes » . En fait, les deux auraient pris la fuite, pas longtemps, après avoir arraché les sacs des mains des douaniers. « Ils ont donc quelque chose à cacher » , conclut le magistrat du ministère public qui demande que Jean-Luc Horth soit maintenu en détention.
Devant les enquêteurs, Jean-Luc Horth a expliqué qu'il avait acheté cet or à Albina. Son but était d'aller au Brésil et d'offrir avec le métal jaune un bateau de pêche pour un de ses fils.
Pour Me Jérôme Gay, l'un des deux avocats du mis en examen, l'arrestation ne s'est pas passée comme l'a dit le ministère public. « Un douanier a fait usage de son arme. Des coups de matraque ont été donnés sur un de ses fils. Il y avait comme un parfum d'humiliation qui a été mal ressenti par la famille Horth. » D'ailleurs, Jean-Luc Horth a déposé une plainte. Autre problème : l'interrogatoire. « On n'a pas respecté les droits de M. Horth en ce qu'il avait demandé à être assisté d'un avocat » , ajoute Me Philippe Edmond-Mariette. Me Gay annonce qu'une requête en nullité va être déposée. Et l'avocat de conclure : « M. Horth conteste ce qui lui est reproché. »
De son côté, le tribunal a jugé que la demande de remise en liberté était « irrecevable » . Elle avait été faxée au mois de novembre par l'avocat qui assistait alors Jean-Luc Horth, Me Constant. Or la loi ne le permet pas. Un nouvel examen de l'appel en bonne et due forme est programmé mardi prochain. En attendant, Jean-Luc Horth reste en prison.

Suivez l'info en temps réel
sur l'appli France-Guyane!

Télécharger