UAG : Melkior entre dans la danse

UAG : Melkior entre dans la danse

A. S.-M.
Les barricades seront réinstallées chaque matin devant le lycée (ASM)
Les barricades seront réinstallées chaque matin devant le lycée (ASM)

L'accès au lycée Melkior-Garré était en partie bloqué hier par des lycéens réclamant une université de plein exercice. Ils comptent poursuivre leur mouvement ces prochains jours.

Il y avait comme un air de campus Troubiran hier aux abords du lycée Melkior-Garré à Cayenne. Comme leurs aînés étudiants, les lycéens ont décidé de passer à l'action pour réclamer une université de plein exercice dès 2015. Même mode opératoire : le blocage. Sauf que, contrairement à leurs aînés, les lycéens de Melkior laissent le choix à chacun de suivre le mouvement ou d'aller en cours. Les palettes et containers installés à l'entrée du site qui regroupe le lycée, l'Encre, le Zéphyr et quelques habitations étaient en fait destinés à bloquer uniquement les voitures du personnel de l'établissement. « On laisse entrer les riverains et ceux qui travaillent à l'Encre » , prévenait Annick Persaud, élève de 1re STSS qui a pris la tête de la contestation à Melkior. C'est elle, aidée de quelques camarades, qui a mis le barrage en place, dès 5 heures du matin. « On est tous concernés, lance la jeune femme. Moi, je veux faire des études supérieures et je tiens à rester dans mon pays. Je n'attendrai pas 2017, c'est trop long! » Autour d'elle, ils ne sont une quarantaine à se presser sous une bâche mal tendue et sous une tonnelle est ampillée « Conseil général » . Une cinquantaine d'autres lycéens étaient répartis aux abords du lycée, cherchant l'ombre. « Nous sommes nombreux et nous serons tous présents jeudi à la grande manifestation » , lance Annick. Pour cette première journée de mobilisation à Melkior, ils ont pu constater que la solidarité fonctionnait. Le Département leur a installé une tonnelle, le Mir leur fournit la glace et des étudiants du Pug assurent le ravitaillement en boissons fraîches. La plupart étant mineurs, l'intersyndicale leur a déconseillé de passer la nuit sur le piquet mais Annick Persaud annonce déjà que les barricades seront réinstallées chaque matin jusqu'à ce que les étudiants grévistes obtiennent gain de cause sur l'ensemble de leurs revendications.
ET AUSSI...
Serville OK pour 2015
Après s'être exprimé en faveur d'une université de plein exercice en 2017, le député Gabriel Serville a adressé hier un courrier à la ministre de l'Enseignement supérieur, Geneviève Fioraso, pour réclamer cette université pour 2015. Il dit craindre « des conséquences possibles de la crise » en raison d'une « très vive tension et (d')une grande lassitude » parmi les grévistes. Le député tempère toutefois en proposant 2016 « si les conditions préalables n'étaient pas remplies pour 2015 » .
Le courrier de Gabriel Serville ICI
Le rectorat au ralenti
Sur le campus de Troubiran, les grévistes bloquent désormais également l'accès au rectorat qui se faisait jusqu'alors par une petite porte de service. « Les affaires urgentes sont quand même gérées et nous nous efforçons de répondre aux sollicitations » , confiaient hier les services académiques.
La Guadeloupe hésite, la Martinique veut garder l'UAG
Il y a quelques jours, Josette Borel-Lincertin, présidente de la Région Guadeloupe, adressait un courrier à la ministre de l'Enseignement supérieur réclamant « une université de plein exercice » pour l'île papillon. La communauté universitaire guadeloupéenne s'est réunie lundi en assemblée générale. Les avis sur le sujet étaient très partagés. En Martinique, une pétition « pour la sauvegarde de l'UAG avec une autonomie renforcée des pôles » avait réuni hier près d'un millier de signatures.

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