Coronavirus : après 15 jours, confinement renforcé et couvre-feu instauré dans l'île

Coronavirus : après 15 jours, confinement renforcé et couvre-feu instauré dans l'île

Rédaction web. Photo JME / France-Antilles
Le couvre-feu prend effet ce soir sur l'ensemble de l'île de 20h à 5h du matin.
Le couvre-feu prend effet ce soir sur l'ensemble de l'île de 20h à 5h du matin.

Stanislas Cazelles, le préfet de la Martinique, a déploré, hier, un relâchement des comportements depuis la mise en place du confinement il y a 15 jours. Deux mesures ont été décidées pour y faire face.

Le nombre de cas de personnes contaminées au Coronavirus continue d’augmenter dans l’île. Hier, mercredi 31 mars, l’Agence Régionale de Santé dénombrait ainsi 128 personnes contaminées (9 de plus que la veille), dont 15 hospitalisées en réanimation.
L’ARS déplorait aussi un troisième décès lié à une infection au Covid-19 : une personne âgée de plus de 70 ans hospitalisée au CHU de Martinique. Seule bonne nouvelle : 27 personnes sont à ce jour guéries.
« Comme tous les territoires, la Martinique est durement frappée », a reconnu, hier, Stanislas Cazelles, le préfet de Martinique, face à cette « aggravation du bilan ».


Pour lui, dans cette « guerre » selon les termes du président Emmanuel Macron, « la seule arme, reste la distanciation sociale ». « Le virus ne circule pas seul mais avec les hommes et les femmes qui le transmettent ».
C’est pourquoi, a t-il insisté, le confinement instauré depuis le 17 mars, pour 15 jours au niveau national, a été renouvelé jusqu’au 15 avril.
Mais dans l’île, le représentant de l’État a annoncé hier que le confinement allait être encore renforcé. La question des regroupements en fin de journée, tant chez les particuliers, que sur la voie publique ou dans les commerces alimentaires pose problème.

Deux mesures de durcissement
Aussi, la décision a été prise de fermer tous les commerces alimentaires, au plus tard, à 19 heures, sur l’ensemble de la Martinique.
Une seconde mesure, attendue, a également été annoncée : l’instauration d’un couvre-feu de 20h à 5h du matin, jusqu’au 15 avril. Dans cette tranche horaire, il est formellement interdit de quitter son domicile sous peine d’amende et de poursuites pénales.
Seules les services publics autorisés (police, gendarmerie, personnel hospitalier, pompier…) bénéficieront d’une dérogation à cette règle.
Un premier renforcement des mesures de confinement qui pourrait encore se durcir dans les semaines à venir. Un autre chantier inquiète le préfet : la question des courses alimentaires. « On constate que trop de personnes vont faire leurs courses trois fois par semaine, voire plus ».
Hier, il a demandé solennellement à chaque famille de s’organiser, en appelant au « sens des responsabilités » de chacun : pas plus d’une personne par famille et pas plus d’une fois par semaine. Faute de quoi, a t-il martelé, il se verra contraint de prendre des mesures règlementaires allant jusqu’à préciser le jour de la semaine autorisé pour chaque famille.
Une hypothèse qu’il espère toutefois ne pas avoir à mettre en œuvre.

300 tests
C’est l’objectif annoncé pour la Martinique et à réaliser tous les jours, une fois les conditions matérielles réunies. Le système mobiliserait les laboratoires privés et publics. Reste encore à décliner localement la stratégie détaillée par le directeur général de la Santé pour cibler les personnes pour lesquelles l’enjeu de santé est le plus fort. Le comité scientifique devrait prochainement faire des recommandations. « Il est probable qu’on arrive à cibler les tests sur les personnes qui peuvent, le plus, être amenés à véhiculer la maladie. Je pense par exemple aux personnels soignants, dans les Ehpad, ou aux personnes qui font des visites à domicile pour les personnes âgées… », a précisé Stanislas Cazelles.
Annick Girardin : « un mois de décalage par rapport à l’Hexagone »

Annick Girardin, ministre des Outre-Mers
Annick Girardin, la ministre des Outre-Mers s’est également livrée, hier, à un exercice d’explication de la situation de la pandémie dans les territoires d’Outre-Mer, qui comptent actuellement 666 cas de contamination au Covid-19.
Sans minimiser l’impact de la crise sanitaire, notamment compte-tenu de la fragilité des territoires, elle a considéré que l’Outre-Mer a « un mois de décalage par rapport à l’Hexagone ». « J’ai fait en sorte que le confinement soit, malgré tout, immédiat et ce mois d’avance on l’a gardé encore aujourd’hui. Cela nous permet de bénéficier des retours d’expérience de ce qui se passe partout dans le monde ». Elle n’a pas exclu que ce « mois d’avance » puisse laisser le temps à des traitements d’être développés.
Parmi les mesures prises pour limiter l’épidémie, Annick Girardin a noté la quatorzaine stricte imposée à tous ceux qui arrivaient de l’Hexagone pour rejoindre leur domicile ou des lieux réquisitionnés, le cas échéant.
Elle a assuré tout faire pour faciliter l’arrivée de médicaments, de masques, des tests, dans le respect de la continuité territoriale.
Enfin, outre le passage de 45 à 140 lits aux Antilles pour les malades hospitalisés du Covid-19, elle a rappelé que le porte-hélicoptères amphibie Dixmude, une fois appareillé, doit quitter son port d’attache de Toulon le 3 avril prochain, pour prêter main-forte aux Antilles-Guyane.
 

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