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Les obsèques de Jenny Alpha
FXG (Agence de presse GHM) Photos : Régis Durand de Girard
La voix merveilleuse de Jenny Alpha a retenti dans la nef de l’église de la Madeleine à Paris, mardi peu avant midi. Une très nombreuse foule d’amis, familiers ou simples admirateurs de la grande dame est venue lui rendre un dernier hommage.
La voix merveilleuse de Jenny Alpha retentissait dans la nef de l’église de la Madeleine à Paris, ce mardi peu avant midi. La Sérénade du muguet tournait en boucle le temps que la très nombreuse foule d’amis, familiers ou simples admirateurs de la grande dame qu’était Jenny Alpha prenne place dans les travées. Aussitôt, le ton du père Daniel Ponsard, curé de la Madeleine, a rappelé l’envergure de la chanteuse et comédienne : « Ici même, Joséphine Baker, puis Henri Salvador ont été enterrés. Aujourd’hui, c’est Jenny… Une sorte d’hommage à la culture créole qu’elle a voulu rendre et que nous avons voulu partager ensemble. » Au premier rang à droite, les officiels parmi lesquels, un neveu de Jenny, le Martinico-polynésien Téarii Alpha, ministre du logement et de l’aménagement du gouvernement de Gaston Tong Sang à Papeete ! Marie-Luce Penchard la ministre, Patrick Karam, le délégué, Firmine Richard, la conseillère de Paris, et Jacques Martial, le président de la Villette, se tenaient à ses côtés tandis qu’au fond de la nef, le président socialiste de la Région Guadeloupe, Victorin Lurel, restait en retrait. Sans doute parce qu’il est arrivé en retard… Au premier rang à gauche, la famille… Raphaelle, la sœur, et Nicole Alpha, la nièce si proche, Georges Siron, un neveu, de nombreux cousins et cousines et encore Daniel Maximin, le commissaire de l’année de l’Outre-mer en France. Le père Daniel Ponsard, habitué des grandes sépultures, a fait une éloquente oraison funèbre, citant « une femme de grande culture, une femme potomitan, capable de rassembler et de mettre en lumière ce qu’elle recevait ! » Il a évoqué le souvenir de Suzanne Césaire et Gerty Archimède, leur « communion de pensée, d’échange… C’est cela qui lui a permis de faire la carrière artistique qu’elle a faite… » Rappelant encore qu’elle avait fait sien le théâtre international, le père Ponsard a indiqué qu’« elle avait fait reculer les frontières qui, trop souvent, séparent les hommes et les cultures ». Il a cité Daniel Mesguich (présent dans la nef) ou Jean-René Lemoine, ces metteurs en scène qui ont su utiliser son talent. Il a encore cité Noel Vilar, l’époux poète disparu il y a si longtemps maintenant, et encore le rôle que Jenny a joué dans la Résistance. Mais plus éloquent que les discours, Fabrice di Falco a chanté de sa voix de haute-contre une pièce religieuse de Haendel bouleversante d’émotion. André Arnaud, Georges Siron, puis Nicole Alpha sont montés en chaire pour parler de leur proche… Puis un quatuor à corde s’est installé devant le catafalque et a joué le quatuor funèbre du chevalier de Saint-George. Un choix d’Alain Guédé qui avait offert à Jenny Alpha de jouer le rôle de Nanon, la maman esclave du chevalier musicien… Alors la foule s’est levée et lentement a défilé devant le cercueil pour rendre un dernier hommage. Puis, on a sorti Jenny pour gagner le parvis de la Madeleine avant de prendre la route du cimetière parisien de Saint-Ouen. Derrière elle, Jean-Louis Céleste, avec une guitare Gibson, et Roland Pierre-Charles, avec son accordéon, l’ont accompagnée en jouant L’Echelle poule, sous les vivats de la foule réunie. Ainsi ont pris fin les cent ans et six mois de la vie de Jenny Alpha.
Le coup de gueule
Que ce soient Patrick Karam et Victorin Lurel qui ont sorti, dans la foulée des obsèques, un communiqué de presse pour vilipender l’absence de couverture de cet instant par France Télévision ou que ce soit le coup de gueule de Joseph Dunoyer de la Fédération des associations africaines et caribéennes et des Trophées des arts afro-caribéens qui s’en est pris à la même Télévision publique qui n’a pas jugé utile de déprogrammer une soirée pour un hommage à Jenny Alpha, tout le monde a ressenti non sans douleur la différence de traitement qui était faite entre la mort de Jenny, doyenne des comédiens de France, et celle de Claude Chabrol… D’ailleurs, l’absence du ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand a, elle aussi, été mal ressentie. Jenny qui aurait tant aimé jouer le rôle de Phèdre n’en aurait pas été étonnée. Mais juste, comme tous ceux venus lui rendre hommage, encore une fois déçue…
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