« Une Amazone a rendu les armes »
Deux vies prestigieuses, un destin tragique (2)

« Une Amazone a rendu les armes »

Par André-Marc Belvon
Le docteur Monique Constant-Desportes
Le docteur Monique Constant-Desportes

Le 18 juillet 1944, un résistant martiniquais, le capitaine d'Infanterie coloniale, Gérard Pierre-Rose*, était abattu par les Allemands au détour d'une route dans les Basses-Alpes, à Barrême. Sa fille, le docteur Monique Constant-Desportes, auteur de nombreuses publications scientifiques, chef du service de dermato-lépro-vénérologie au Centre hospitalier régional de Fort-de-France et médecin chef du dispensaire Montestruc, s'est endormie pour toujours le 17 juillet 1993 à l'âge de 49 ans.

"Une Amazone rend les armes". Sous ce titre, Simonne Henry-Valmore, ethno-psychanalyste et écrivain, rendait un émouvant hommage (lire extraits page suivante) à Monique Constant-Desportes, son amie de toujours, "amitié faite d'éclipses et de retrouvailles. Néanmoins, de loin en loin, un fil solidement maintenu", dans l'édition de "France-Antilles" du lundi 18 juillet 1994.
L'attention du lecteur était happée par ces quelques lignes : "L'Amazone bataillait dur. La passionnaria consumait ses passions à corps perdu. L'insurgée était en état d'insurrection. Quand Monique se lançait, personne ne pouvait l'arrêter. Elle ne laissait jamais non plus personne indifférent. On finissait par s'accomoder d'elle. Et puis, nous savions. Avec la comédie, il y a la tragédie et, sous la belle assurance, la blessure et la souffrance".
L'écrivaine ajoutait plus loin: "Monique était une star (...). Elles ne meurent pas comme tout le monde. Il leur plaît de partir en beauté, de mourir comme elles ont vécu, en star. Le 18 juillet, dans la grande maison de Balata, elle s'est endormie pour toujours. Dans la cour, les amis vont et viennent et, déjà, la légende dit qu'on l'aurait trouvée blottie contre ses poupées....

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